lundi 6 juin 2011

Mon voyage à St-Louis et au Scottrade Center

Après 3 jours forts agréables à Chicago, nous mettons le cap vers Saint-Louis mercredi le 9 mars. Nous avons choisi de faire la liaison entre les 2 villes en train, pour la modique somme de 24$US/personne. 

Le train quitte Chicago à 17h15, nous serons à Saint-Louis aux alentours de 22h45. C’est un long trajet. Nous arrivons à la gare une bonne heure et demi à l'avance, elle n'est pas très grande, c'est facile de s'y repérer. Un wireless est disponible, je m'installe donc avec mon portable pour me tenir informé des dernières nouvelles. La gare de Chicago est bondée de toute sorte de monde de toutes les classes sociales. Des gens d'affaires, des familles visiblement moins aisées, des personnes âgées, des jeunes en jeans à la fourche aux genoux et à casquette se côtoient calmement dans la salle d'attente. Il y a entre autres beaucoup de Amishs parmi la foule. Le contraste de l'ancien et du moderne est plutôt saisissant.

Nous sommes appelés pour l'embarquement vers 17h. Nous prenons place dans le train qui quitte la gare de Chicago sans aucun retard sur la cédule initiale. Ce n'est pas le grand luxe, mais les wagons sont confortables. Le contrôleur passe vérifier nos cartes d'embarquement, c'est parti pour près de 6 heures de route. Bye bye Chicago. La ville s'efface lentement à l'horizon et très bientôt la noirceur du soir enveloppe le train et il n'y a plus de paysage extérieur à observer.

Il n’y a pas de réseau pour un accès internet dans ce train toutefois, petite déception ici, moi qui voulais en profiter pour faire le rattrapage de mon billet «fan club» de la semaine, je devrai occuper mon temps autrement. Je me tourne donc vers le livre que j'ai apporté dans mes bagages : «Open», l'autobiographie du tennisman Andrei Agassi. Très intéressant.

Il y a des arrêts environ toutes les heures, des gens sortent, d'autres entrent. Je n'ai pas très bien observé nos escales, mais je me souviens qu'il y avait un arrêt à Springfield environ à mi-chemin ce qui m'a emmené à avoir une petite pensée pour Omer Simpson et sa famille. 

Il n'est pas nécessaire pour nous de surveiller les arrêts puisque notre destination est la halte finale du parcours. Autour de 21h30, le contrôleur nous annonce que nous avons 20 minutes d'avance sur l'horaire initial et que d'ici une heure, nous devrions avoir atteint Saint-Louis. Effectivement, un peu plus de 50 minutes plus tard, nous avons le plaisir d'observer la ville de Saint-Louis illuminée au loin. Le parcours du chemin de fer offre vraiment une vue de choix sur le centre-ville et la célèbre Gateway Arch si caractéristique à Saint-Louis.

Bientôt, le train emprunte le «Popular Street Bridge» pour traverser la rivière Mississipi, donc la frontière du Missouri. Nous voilà donc officiellement à Saint-Louis. Nous croisons entre autres le Busch Stadium, le stade de l'équipe locale de baseball, les Cardinals. Le train ralenti, notre périple tire à sa fin. Encore quelques centaines de mètres et le train s'arrête. Nous y voilà. On ramasse nos bagages et mettons le nez dehors. C'est pluvieux, venteux et frais à Saint-Louis. Si Chicago est la ville des vents, on dirait que Saint-Louis n'est pas en reste de ce côté non plus. Nous marchons jusqu'à l'intérieur de la gare, nous ne sommes pas plus d'une vingtaine de personnes. La gare de St-Louis est très petite, pas de danger de s'y perdre. Elle sert à la fois pour le train, les autocars et le «métro». J'ai la surprise de constater par la fenêtre que le Scottrade Center est juste de l'autre côté de la rue. Mon premier lien officiel avec les Blues!


Gare de St-Louis.
Sachant que j'ai réservé un hôtel à distance de marche du Scottrade Center, nous choisissons de prendre le taxi à partir de la gare pour nous y rendre, il est tard et le coût de la course sera certainement raisonnable. Sur la route menant vers l'hôtel, notre sympathique chauffeur joue au guide touristique, il nous explique entre autre que la journée de samedi sera particulièrement animée à l'occasion des célébrations pour la St-Patrick. En quelques minutes à peine, nous sommes à l'hôtel, 6,50$. Nous procédons à l'enregistrement, Storm, la préposée à l'accueil est bien impressionnée que des partisans des Blues se déplacent de Québec pour assister à un match. Elle est toutefois elle-même plutôt indifférente au hockey en général et aux Blues. 

Nous nous rendons à notre chambre. Nous sommes au 10e étage et avons une magnifique vue encore une fois sur la Gateway Arch. C'est un hôtel de classe moyenne, pas le grand luxe, on a privilégié le budget, mais c'est propre et confortable. En plus, les déjeuners y sont inclus, l'accès internet sans fil est gratuit ainsi que le stationnement et 1h d'appel interurbain de plus nous avons 3 verres gratuits par soir au 5 à 7 organisé par l'hôtel. Pas si mal. Il y avait une promotion «Blues package» qui aurait pu nous permettre d'obtenir une rondelle autographiée, mais j'ai réservé en tant que membre du CAA car le tarif était beaucoup plus avantageux, les 2 promotions n'étaient pas compatibles. J'ai hésité, c'était déchirant, mais encore une fois, j'ai fait passer le budget en premier. De toute façon, à mon avis du moins, un autographe a vraiment de la valeur lorsqu'il est signé pour nous personnellement...


On prend le temps de s'installer dans la chambre et je m'empresse par la suite de m'enquérir du résultat du match des Blues de la soirée. C'était le grand retour de Jaro; victoire des Blues 4-3 en prolongation sur Columbus. Yes ! 2e victoire consécutive. J'apprends par contre qu’Alex Steen a été blessé en 2e période et que ça semble sérieux. Zut de zut ! Après Perron, Sobotka et McRae, un autre que je n'aurai pas la chance de voir jouer sur la glace du Scottrade Center. 


Le match est disponible en différé à la télévision, j’ai donc la chance de l’écouter. Jaro a été solide, il semble en forme, ça promet pour le lendemain. Et quel but incroyable de Stewart en prolongation ! Wow ! Une belle addition à notre équipe ce jeune joueur et Shattenkirk semble tout aussi prometteur. Je lève mon chapeau à notre DG pour cette transaction!

Tombée de rideau sur le 9 mars et le jour se lève sur ce 10 mars tant attendu!

On se lève tôt. Encore ce matin, le temps est gris à Saint-Louis. Nous descendons déjeuner. J'emmène mon portable avec moi et comme d'habitude, je vérifie s'il y a des entrevues des Blues en regard du match de la veille, je cherche les dernières informations, je fais un petit survol de la NHL en général. Bien entendu et avec raison, l’attention médiatique aujourd’hui dans le monde du hockey et tout particulièrement à Montréal n’est pas tournée sur l’affrontement Price/Halák mais plutôt sur le terrible et regrettable incident survenu au Centre Bell 2 jours plus tôt alors qu’une mise en échec de Zdeno Chara à l’endroit de Max Pacioretti est tournée au drame. Les images ne sont pas faciles à regarder, on ne voudrait jamais être témoins de scènes comme celle-là, ça ne devrait pas arriver. J’ai regardé la reprise de nombreuses fois, je ne crois pas que le coup ait été intentionnel, mais l’acte méritait néanmoins une suspension. La décision de la NHL de blanchir Chara pour son geste envoie un message de banalisation qui entache sa crédibilité. Même s’il n’avait pas le dessein de blesser Paccioretti, Chara a fait preuve de négligence et une sanction devrait s’en suivre. C’est le devoir de la Ligue de protéger les joueurs et un message clair devrait être envoyé que de tels comportements ne sont pas tolérés. Quel manque de jugement ! Mais bon, là n’est pas l’objet mon récit, ce n'est que mon opinion. Revenons à Saint-Louis.

Autant à Chicago, la préoccupation première était de profiter de tous les attraits touristiques que la ville avait à offrir, autant à Saint-Louis, tout pour moi tourne autour du hockey, des Blues et des matchs; le reste n'est qu'accessoire. Mais quand même, je veux jeter un coup d'oeil à la ville de mes Blues. C’est quand même ici que les joueurs résident, du moins pendant la saison. Le programme du 10 mars est tout de même très léger, pas question de mettre en branle quoi que ce soit qui pourrait nous retarder et faire en sorte que nous arriverions trop justes au match. Au contraire, je veux m'y rendre très à l'avance.

Market street, Union Station, à gauche.
Oriflammes aux couleurs des Blues.
Nous mettons le nez dehors et constatons que le temps n'est pas seulement gris en ce jeudi matin, il est aussi venteux et froid, tout comme hier. Je porte le même manteau d'hiver, foulard et gants qu'ici à Québec et je n'ai pas du tout l'impression d'être trop habillé. On quitte l'hôtel pour une exploration pédestre de la ville. Notre hôtel est situé sur Market Street, en descendant cette rue jusqu'au bout, vers la rivière Mississipi, nous aboutirons au «Jefferson National Expansion Memorial», le parc où se trouve la «Gateway Arch», ce sera notre premier objectif.  C’est une bonne marche et ce n'est certainement pas la température idéale pour notre programme mais, quand on est en voyage, la météo est une variable que l'on ne contrôle pas et au moins, il ne pleut pas.

Les rues de Saint-Louis sont tranquilles en ce jeudi matin, presque désertes. Nous arpentons Market Steet, nous croisons d'abord la Union Station, autrefois et pour une courte période, le plus grand terminal ferroviaire au monde, qui est aujourd'hui converti en centre commercial. La gare Union Station avait ouvert ses portes en 1894 pour cesser de fonctionner à titre de terminal actif en 1978. Elle a rouvert ses portes en août 1985, complètement restaurée et réaménagée et abrite maintenant des magasins, des restaurants, un chic hôtel Marriott de 539 chambres et des bureaux de luxe. L'architecture de ce bâtiment, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur est magnifique.



The Meeting of the Waters.
Juste en face, se trouve une fontaine que nous voyons régulièrement à l'écran lors des matchs des Blues au Scottrade Center. Une belle fontaine avec plusieurs jets et toute illuminée. Eh bien je peux vous dire aujourd'hui que ce sont des images d'archive qui sont alors présentées parce que les bassins de la fontaine en question sont vides et celle-ci semble définitivement fermée probablement pour la saison hivernale. Il s’agit de la fontaine «The Meeting Of The Waters» inaugurée en 1940 et elle symbolise la réunion des rivières Mississipi et Missouri qui se produit quelques kilomètres au nord de Saint-Louis. Nous sommes tout près du Scottrade Center, en fait celui-ci se trouve seulement une rue plus bas, parallèle à Market Street, une série d'oriflammes aux couleurs de FoxSports Midwest et des Blues nous indique la proximité du domicile des Blues.


Nous poursuivons notre route et croisons tour à tour les principaux édifices municipaux et fédéraux de Saint-Louis : la «Municipal Court», le «City Hall», la «Civil Court», la «U.S. Court», le «Justice Center», la «CourtHouse»; tous des édifices d’une architecture riche. La plupart de ces édifices ont été construits au début du 20e siècle alors que Saint-Louis était la 4e plus grosse ville des États-Unis. C’est impressionnant de constater à quel point les drapeaux des États-Unis sont présents sur tous les édifices. Le patriotisme aux États-Unis est beaucoup plus palpable qu’au Canada, et de loin.

Entrée du Jefferson National Park.
Vue sur St-Louis alors que l'arche est dans notre dos.
Après plus d’une heure de marche, nous voici enfin tout près de cette impressionnante structure qu’est la «Gateway Arch». D’une hauteur de 630 pieds (192 mètres) par autant de largeur entre les 2 piliers, il s’agit du plus haut monument national des États-Unis. L’Arche de St-Louis a été érigée en commémoration de la conquête de l’ouest par les pionniers américains à la fin du 19e siècle. Elle symbolise une porte donnant sur l'ouest américain. Cette structure tubulaire en acier inoxydable a été conçue par l’architecte américain d’origine finlandaise Eero Saarinen qui avait remporté un concours d'architecture organisé par le Jefferson National Expansion Memorial Association en 1947. Ce concept visionnaire au design simple mais ambitieux représentait toutefois un véritable défi technique, ce n’est donc qu’en 1961 que les travaux de construction ont pu débuter pour se poursuivre jusqu’en 1965. Première structure tubulaire de ce type dans l'histoire du pays, l’Arche a été inaugurée en 1966 puis ouverte au public le 24 juillet 1967. Plus de 40 ans plus tard elle demeure l’un des monuments les plus impressionnants en Amérique du Nord et est très certainement l’icône de St-Louis.

Il n’y a plus de trace de neige à St-Louis mais la nature est encore passablement endormie. Les bulbes printaniers émergent graduellement, mais la torpeur hivernale est encore bien présente. La nature se réveille lentement et le «Jefferson National Expansion Memorial» que nous visitons présentement est certainement 100 fois plus attrayant en été. Il est possible d’accéder au sommet de la «Gateway Arch» dans de petites cabines qui font le trajet jusqu’au faîte du monument. Une fois en haut, 16 fenêtres de chaque côté de l’arche permettent d’admirer le centre-ville de St-Louis d’un côté et la rivière Mississipi et l’état de l’Illinois de l’autre. Par temps clair, la vue panoramique peut s’étendre sur près de 50 km. Mais justement, en ce 10 mars, le temps est l’antithèse de clair, c’est très nuageux. La température est tellement grise que le ciel est bas comme le dit l’expression et la vue panoramique est sans aucun doute par conséquent très limitée, si bien que nous prenons la décision de ne pas tenter l’expérience tout en espérant que nous aurons la chance de se reprendre plus tard pendant notre séjour.

Nous mettons donc le cap vers le cœur du centre-ville de St-Louis. Nous arpentons les rues pour constater qu’il y a énormément de locaux à louer au centre-ville. Le taux d’inoccupation des locaux commerciaux est assez remarquable. Ce n’est toujours pas l’affluence dans les rues, même si nous sommes maintenant sur l’heure du dîner. Le peu de gens que nous croisons sont souriants et nous saluent de la tête.





Ça fait déjà un bon moment que nous avons le nez dehors, nous nous mettons donc à la recherche d’un endroit sympathique où nous pourrions nous réchauffer un peu, boire un breuvage chaud et peut-être casser la croûte. C’est là que nous faisons la surprenante et agréable découverte du café/galerie Cioccolato. Surprenante car on ne s’attendrait pas à trouver un commerce de cette nature au cachet européen dans cette petite rue un peu morne du centre-ville. 


Cet endroit m’a plu dès que j’y ai mis le pied. C’est à la fois une galerie d’art, une chocolaterie et un café. Le comptoir de chocolats se situe tout au fond d’une grande pièce qui comporte quelques petites tables avec chaises, mais surtout un agencement un peu hétéroclite de divans en velours et de tables basses. La souriante commis nous accueille et nous parle des spécialités de la maison. Tous les produits sont fabriqués maison à partir de vrai chocolat importé d’Europe. J’opte pour un assortiment de truffes et pour un chocolat chaud au chocolat noir coiffé de guimauve maison.

Affublés de notre kit du «parfait touriste» c’est-à-dire plan de la ville en main et caméra au cou, il est difficile de passer pour des résidents locaux. Notre serveuse profite donc du temps d’attente pour s’informer au sujet de notre provenance. Nous lui parlons donc de notre ville d’origine et des raisons de notre présence à Saint-Louis. Celle-ci semble bien impressionnée que l’on puisse être suffisamment passionné de hockey pour faire une si longue route pour un match.



Ce chocolat chaud est sans contredit le meilleur que j’ai bu de ma vie. Le goût du chocolat noir est sublime et cette guimauve sur le dessus fait toute la différence. Mes papilles apprécient chacune des gorgées de cette boisson réconfortante. À Québec nous avons le Tutto Gelato qui en plus d’offrir des glaces italiennes à se rouler par terre sert des chocolats chauds assez difficiles à battre mais je dois admettre que nous sommes ici dans une ligue à part. Quant aux truffes, elles sont excellentes.

Le propriétaire de l’endroit, qui était occupé avec d’autres clients jusque-là vient s’enquérir de notre satisfaction et nous piquer une petite jasette. Un monsieur fort sympathique. Son employée vient nous faire un petit remplissage de chocolat chaud. J’adore définitivement cet endroit. J’y aurais bien passé le reste de l’après-midi, mais nous sommes ici pour visiter.

Notre chauffeur de taxi nous avait mentionné la rue Washington comme étant l’une des principales du centre-ville de St-Louis, nous décidons donc d’aller voir si nous pourrions y trouver un peu plus de vie. Si on se réfère à notre plan du centre-ville, nous n’en sommes qu’à quelques minutes de marche. Il y a effectivement un peu plus de passants sur la rue Washington mais à quelques reprises, nous croisons de drôles d’énergumènes affublés d’accoutrements étranges… de quoi nous rendre un peu perplexes… Nous ne sommes définitivement pas sur la Grande-Allée ou sur la rue St-Jean de Québec. Peut-être n’avons-nous simplement pas encore déniché l’âme du centre-ville, mais pour le moment ça manque définitivement de cachet.



 
Nous croisons le «Americals Convention Center» et nous y voyons l’opportunité d’entrer se réchauffer encore un peu car les conditions météo ne s’améliorent pas avec la journée qui avance. C’est là que nous constatons que le «Convention Center» est aujourd’hui l’hôte d’un salon sur l’Halloween (!) et nous réalisons que les étranges personnages que nous avons croisés dans la rue plus tôt étaient en fait des exposants des kiosques de déguisements et de maquillage de ce salon. C’est rassurant et nous en rigolons un bon coup. Rien pour s’éterniser là, nous ne sommes de toute évidence pas le public cible de ce salon et l’Halloween, au mois de mars est sans aucun doute le cadet de mes préoccupations. Nous ressortons donc rapidement et décidons finalement de remonter tranquillement vers notre hôtel. 

Une chose qui me surprend à ce stade, c’est de ne pas avoir encore croisé de «Dirt Cheap». Je croyais qu’on allait s’enfarger dedans à tous les coins de rue de St-Louis, mais non, aucune trace pour le moment…


Derrière du Scottrade Center
Véhicule de Fox Sports MidWest
Véhicules des Blues.
Rendus à la hauteur du Scottrade Center, nous décidons d’aller faire un petit tour de reconnaissance. Nous arrivons par l’arrière, nous croisons l’entrée des médias et des employés. Pas âme qui vive aux alentours, mais un camion aux couleurs de Fox Sports Midwest et 2 camions décorés aux couleurs des Blues qui sont stationnés à proximité nous démontrent que les préparatifs en vue du match de ce soir sont commencés. Un peu plus de circulation à l’avant de l’amphithéâtre, quelques «scalpers» tentent d’écouler leurs billets.


Façade du Scottrade Center.
Statue de Bernie Federko, ancien joueur maintenant analyste.
Façade du Scottrade Center

Boutique True Blues.
Quoi de mieux pour se mettre dans l’ambiance qu’une petite visite à la boutique officielle des Blues «the True Blues Authentic Team Store» située dans le Scottrade Center ? La boutique n’est pas super grande, mais bien remplie ! Il y en a pour tous les goûts et pour tous les budgets. L’inventaire passe par les objets pour collectionneur, le chandail officiel de match, des vêtements et casquettes jusqu’au gadget qu’on n’aurait même pas imaginé arborant le logo des Blues. La boutique est assez achalandée. Un jeune garçon francophone, entre 8 et 10 ans réclame à son père un chandail de Halák. Il obtiendra gain de cause et papa qui arbore une casquette du Canadien passera à la caisse avec ledit chandail. Je serai témoin d’une deuxième scène semblable un peu plus tard, cette fois, c’est une petite fille qui quittera la boutique tout souriante avec son chandail de Halák en tenant par la main son père qui porte le chandail de l’équipe de Montréal.



Personnellement, j’ai déjà mon chandail pour ce soir, le chandail bleu des matchs à domicile personnalisé au numéro 41. Je regarde pour m’acheter le chandail alternatif, celui dont le logo arbore l’arche de St-Louis. Je le trouve beau à la télé, mais il l’est encore plus en vrai. Le travail de broderie sur le logo est vraiment raffiné. Mon problème… je le veux personnalisé, mais je n’arrive pas à choisir à quel nom… J’ai l’embarras du choix… rester avec Halák ou changer ? Je penche plus pour la variété du changement, mais j’hésite entre le 57 de David Perron, le 74 de TJ Oshie, le 42 de David Backes, le 25 de Chris Stewart, le 27 d’Alex Pietrangelo, le 10 d’Andy McDonald… Impossible de faire un choix, je vais devoir attendre… Nous quittons donc la boutique les mains vides.


À l’extérieur, nous discutons avec une famille de Détroit qui assistera au match de ce soir. Ils sont à St-Louis pour un tournoi de hockey de leur plus jeune qui occupe le poste de gardien de but de son équipe, il doit avoir environ 8 ans. Ils seront repartis samedi alors que les Blues affronteront leurs Red Wings, mais ils nous disent aimer aller assister à des matchs de la NHL à l’extérieur quelques fois dans la saison, peu importe les opposants. Ce sont des passionnés de hockey, tout simplement.

Nous retournons ensuite directement à l’hôtel où je dois faire quelques préparatifs en vue du lendemain. En effet, je souhaite assister à la pratique des Blues qui est cédulée à 10h30 le vendredi matin et je veux savoir comment me rendre au «Ice Zone Mills», l’aréna de pratique en utilisant le transport en commun. Je demande l’assistance de l’employée de la réception de l’hôtel qui m’explique que j’ai 2 options : le taxi; une course d’environ 35 minutes ou une combinaison d’autobus et de transfert en «Metrolink», un trajet d’une durée de une heure trente. Aucun de ces deux scénarios ne me semble bien intéressant. Considérant l’aller/retour, 70 minutes de taxi risquent de coûter cher et 3h d’autobus amputent considérablement la journée. J’aurais sans doute dû faire mes devoirs avant de partir, mais je n’avais pas envisagé que les installations de pratique étaient tellement éloignées du centre-ville. Toutefois, pas question de modifier les plans; assister à cette pratique est ma priorité pour demain. Je décide donc d’envisager un plan B : la location d’une voiture. À bien y penser, ce serait l’idéal; non seulement nous gagnerions considérablement en autonomie pour le reste du voyage, mais en louant une voiture que nous pourrions ensuite redonner à l’aéroport, ça règlerait du même coup les démarches à faire pour s’y rendre dimanche alors que notre vol est très tôt le matin et que nous devons quitter l’hôtel autour de 4h30. Nous faisons donc des recherches d’abord virtuelles et ensuite téléphoniques et le plan B devient rapidement le plan A. Un employé de la compagnie de location passera nous chercher à l’hôtel demain matin, nous irons signer les papiers et récupérer la voiture à leur bureau et pourrons sans problème être à Hazelwood, quartier du «Ice Zone Mills» à temps pour la pratique de 10h30. Nous pourrons également nous rendre à l’aéroport avec cette même voiture dimanche et la laisser sur place, tout ça à un coût très raisonnable. Génial, un stress de moins.

Parlant de stress… les papillons commencent à se faire sentir, ce n’est pas vraiment de la nervosité mais surtout de la hâte. Ce sera bientôt l’heure de se rendre au match. Derniers préparatifs pour s’assurer que la batterie de l’appareil photo est bien chargée et la carte mémoire vide. On enfile le chandail des Blues, un envoie un petit coucou sur le billet de match des coéquipiers du Grand Club, on s’assure d’avoir les tickets en poche et on met le cap vers le Scottrade Center, il et 18h00 et des poussières. Quelques minutes de marche plus tard, nous sommes aux abords de l’amphithéâtre des Blues. Il est encore tôt ce n’est donc pas la cohue mais quand même, la rue Clark est achalandée, il est clair que c’est soir de match. Nous nous présentons à l’entrée où on nous remet l’affiche promise de Jaroslav Halák. Une très belle affiche 17’’ x 24’’ imprimée sur un carton de quand même assez rigide. La photo est belle (je n’avais jamais remarqué qu’il y avait des yeux sur la mitaine de Halák), le design est bien fait. C’est vraiment un produit de qualité. Pourrons-nous ramener cette affiche intacte à Québec ? Rien n’est moins sûr, mais nous allons certainement essayer. Nous croisons des habitués qui ont emmené leur élastique et sac de plastique pour rouler et protéger l’affiche, nous aurions bien aimé avoir la même présence d’esprit, mais ce n’est pas le cas. Nous roulons tout de même nos 2 affiches ensemble et les maintenons avec un foulard, nous verrons d'abord comment elles survivront au match.




Nous rejoignons tout de suite nos places, section 103, rangée D, sièges 7 et 8. J'ai hâte de voir où nous serons assis exactement. Deuxième rangée à l’extrémité du banc des Blues, tout juste derrière l’emplacement de Bernie Federko. J’aurais idéalement souhaité être un peu plus centré avec le banc des Blues, mais on ne sait jamais exactement l’emplacement précis du siège qu’on achète. La section et la rangée, oui, mais le siège, non. Tout ce que je savais c'était qu'ils étaient situés derrière le banc des Blues. Je suis quand même satisfait. Je tenais mordicus à cette proximité de la glace et du banc. Tout en sachant que la vision d’ensemble du jeu n’y est pas idéale, ce que je voulais vraiment vivre ce soir-là c’est plutôt l’intensité du jeu, la vitesse, la gestion du banc, les changements de trios. Je voulais voir les joueurs de près, leurs expressions, leur comportement au banc. J’ai programmé le match sur l'enregistreur numérique à la maison et j’aurais bien l’occasion de revoir les détails d’ensemble que j’aurai manqué le nombre de fois que je le voudrai.


Mes billets sont achetés depuis le 20 août dernier, à la minute même de la mise en vente en ligne (ils étaient en vente exclusive aux guichets du Scottrade Center 2 heures avant d'être mis en vente en ligne). La décision de me rendre à St-Louis pour ce match était prise depuis longtemps. Fort de l'expérience de tentative d'achat de billets pour les matchs du Centre Bell, j'étais fin prêt à procéder. Mais pas de salle d'attente virtuelle à St-Louis. Le choix de match et de billet est d'une facilité déconcertante. J'aurais d'ailleurs sans doute payé moins cher si j'avais attendu avant acheter ces billets, mais je n'ai aucun regret. J'aurai simplement l'expérience pour la prochaine fois. (Mes billets pour le match du samedi 12 mars que j'ai acheté plus tard m'ont d'ailleurs coûté moins chers alors qu'ils valaient plus en théorie.)

À l’extrémité du banc des Blues, nous sommes donc aussi tout près du banc du Canadien et lorsque nous arrivons à nos sièges, le journaliste Renaud Lavoie de RDS est présent au banc de Montréal sans doute en préparation de ses entrevues d’avant match pour Hockey 360. Il y a beaucoup de partisans du Canadien dans l’assistance et plusieurs s’approchent de Renaud pour lui parler. Un groupe de la Nordiques Nation arborant une banderole réclamant le retour des Nordiques insiste pour se faire prendre en photo avec lui. Il est énormément sollicité pour des discussions, des photos, ça frôle parfois le harcèlement. Très franchement, j’admire sa patience car il demeure calme et très poli avec tout le monde.

Le jumbotron diffuse des images des matchs passés entre le Canadien et les Blues.
18:30, les joueurs sautent finalement sur la glace pour la période d’échauffement. Je suis surpris de constater que les Blues portent leur chandail alternatif. C’est plutôt inhabituel pour un match du jeudi… du moins il me semble. La fébrilité monte d’un cran. Je suis un adulte depuis plusieurs années déjà, mais je dois admettre que lorsque j’assiste au match de hockey de mon équipe favorite, c’est l’enfant de 8 ans que j’étais qui remonte à la surface. La magie opère à tout coup. J’aimerais avoir des yeux tout le tour de la tête pour être capable de tout voir ce qui se passe. J’essaie, non sans difficulté de trouver un équilibre entre prendre des photos et profiter du spectacle. La baie vitrée nuit certainement à la qualité des photos, mais chacune d’elles sera tout de même un souvenir inestimable pour moi.


Warm-up
David Backes, Adam Cracknell, Chris Stewart, Roman Polak,
Kevin Shattenkirk, BJ Crombeen, Ty Conklin
Andy McDonald arborant le A.
Alex Pietrangelo arborant le A et Carlo Colaiacovo.
L’une des premières choses que je remarque est une lettre A sur la chandail de Andy McDonald… Il me semble bien que c’est la première fois qu’il la porte. Je remarque aussi à quel point il semble petit à côté de ses coéquipiers. Vraiment la différence de gabarit me saute aux yeux alors que ça ne m’avait jamais frappé à la télévision. Alex Pietrangelo aussi arbore le A sur son chandail. Impressionnant pour un jeune homme dont c’est la toute première saison dans la NHL. Son leadership a toutefois été reconnu maintes fois dans sa carrière mineure alors qu'il était assistant capitaine d'équipe Canada Junior en 2009 et en 2010 et capitaine pour l'équipe de l'Est lors du match des étoiles de la OHL en 2010.

Dave Scatchard, Ian Cole, Jaroslav Halák
Jaroslav Halák
Kevin Shattenkirk, Alex Pietrangelo, Jaroslav Halák
Mon attention se tourne rapidement vers Jaroslav Halák pour qui ce match a certainement une connotation particulière. Je ne peux bien sûr pas comparer avec sa routine habituelle, mais je cherche à analyser son langage corporel tout en en essayant de m’imaginer comment il peut se sentir en cet instant précis. Il semble être très dans sa bulle. Est-ce qu’il évite de regarder de l’autre côté de la ligne rouge ? Je ne pourrais le jurer, mais à aucun moment je ne n’ai vu son regard traverser de l’autre côté. Il semble très «focus», il fait ses exercices en solitaire et mis à part une courte séance devant le filet, il a très peu d’interaction avec ses coéquipiers ou les entraineurs sauf en toute fin de séance où il se permet même un lancer au filet. Est-ce la réalité ou seulement ce que je veux bien croire… difficile à dire, mais ma perception du moment est qu’il semble être dans sa zone et en confiance.

Les partisans des Canadiens sont quand même nombreux dans la foule et ils sont arrivés plus tôt que ceux de Saint-Louis pour qui assister à la période de réchauffement ne semble pas être une préoccupation majeure. Mais on ne sent aucune hostilité dirigée envers Halák, au contraire, il y a même quelqu’un qui porte un chandail du Canadien mais qui arbore aussi une pancarte remerciant Halák pour ses exploits de l'an dernier.


Warm up d'avant match - «cameraman» : ©individu_38

Vidéo trouvé sur youtube de la période d'échauffement - un autre angle de vision - source : Dizzon78

Adam Cracknell, TJ Oshie
David Backes, Kevin Shattenkirk
Roman Polak
J’observe le reste des effectifs, je cherche à voir chacun des joueurs : Backes, D’Agostini, Stewart, Berglund, Oshie, Crombeen, Porter, Cracknell, Reaves, Hensick, Janssen, Pietrangelo, Shattenkirk, Cole, Polak, Nikitin, Colaiacovo… Leur préparation, l’interaction entre eux… Tout le monde semble calme, mais aussi très sérieux. Je suis surpris de constater l’absence de Barett Jackman, j’ignorais qu’il était blessé. Mais ça explique d’autant plus le A sur le chandail de Pietrangelo. Avec Steen et Jackman sur le carreau, il fallait prêter main forte à Backes.

On s’apprête donc à affronter le Canadien avec 6 joueurs qui portaient les couleurs de Peoria au début de la saison dans notre alignement ; 4 attaquants et 2 défenseurs.
Le X rouge à l'extrémité droite du banc des joueurs correspond à l'emplacement de nos sièges.
Lorsque tous sont de retour dans leurs vestiaires respectifs à quelques minutes du début du match, je réalise que je n’ai moi-même pas du tout regardé vers ma gauche, qui se trouve à être la zone de l’équipe adverse. Ils n’auraient pas été là que je ne l’aurais même pas remarqué, j’étais complètement obnubilé par ce qui se passait du côté des Blues ! Il me reste quelques minutes pour aller prendre une course vers la section d’en face du Scottrade Center afin de prendre une photo de nos sièges. Un aller-retour en vitesse et le moment est venu pour le retour des joueurs sur la glace et la présentation des hymnes nationaux.

Juste avant toutefois, nous avons droit à une excellente prestation de la chanson Oh When The Blues Go Marching In performée par Charles Glenn, qui est le chanteur officiel des Blues depuis 2001. Originaire de St-Louis, c’est aussi le chanteur officiel des Rams et des Cardinals. C’est habituellement lui qui chante les hymnes nationaux, mais pas ce soir car il y a une présentation spéciale de prévue. J’étais content d’avoir la chance d’entendre Charles Glenn car je me souvenais avoir lu un commentaire positif à propos de lui sur le twitter de David Perron qui mentionnait que ses parents appréciaient ses prestations d'avant match lorsqu'ils venaient le voir jouer à St-Louis et j’étais curieux d’assister à l’une de ses performances. Je ne suis pas déçu, il est excellent, dynamique et entrainant.

Les joueurs de l’alignement partant sont nommés et accueillis chaleureusement par la foule. Les décibels montent d’un cran lors de la présentation de Halák. TJ Oshie, BJ Crombeen, Chris Porter, Roman Polak et Nikita Nikitin débuteront le match du côté des Blues tandis que Tomas Plekanec, Jeff Halpern, Mike Cammalleri, Hal Gill et PK Subban seront les partants pour le Canadien. Devant les filets, c’est le duel tant attendu entre Carey Price et Jaroslav Halák.


Ty Conklin souhaite bonne chance à Jaro.
Jaroslav Halák retire son masque avant l'interprétation des hymnes nationaux.
Interprétation des hymnes nationaux par des militaires canadiens et américains.
Nikita Nikitin, TJ Oshie et BJ Crombeen.
Jaroslav Halák.
La présentation spéciale des hymnes nationaux prévue par le Scottrade Center ce soir vise à souligner la collaboration entre les armées canadienne et américaine en Afghanistan. Ce sont donc des militaires de chacun des pays qui chantent les hymnes. En plus d’une collaboration inter pays, c’est un beau clin d’œil au travail colossal accomplis par les troupes dans ce pays en tentative de reconstruction.

L’heure est enfin venue de lancer les hostilités sur la glace. Tout monde est prêt pour la mise au jeu. Cette fois, pour moi, la fébrilité est à son comble ! C’est parti ! Un début de match intense et rapide. Malgré ce que l’on pourra lire dans les quotidiens Montréalais le lendemain, lors de l'inauguration du match, les joueurs de chaque côté semblent très motivés.

Ce sont les Blues qui effectuent un premier tir au but mais celui-ci est inoffensif. Quant au Canadien il a 3 belles opportunités de marquer dans les 3 premières minutes du match mais Halák est prêt. Le jeune Lars Eller semble particulièrement déterminé du côté de Montréal. Fort d’un gros match 48 heures plus tôt au cours duquel il a marqué 2 buts contre Boston et motivé d’affronter l'équipe qui l'a échangé, on sent la volonté de se démarquer dans son regard.

J’ai du retenir mon souffle pendant au moins les 5 premières minutes de jeu tellement j’étais stressé ! Les premières minutes d’un match peuvent être cruciales et disons qu'à tord ou à raison, l'issue de ce match est importante à mes yeux.

BJ Crombeen, James Wisniewski, Michael Cammalleri,
Chris Porter, Jaroslav
Halák et Alex Pietrangelo. 
Brian Gionta, Benoit Pouliot, TJ Oshie.
Montréal bénéficiera de la première supériorité numérique, gracieuseté de BJ Crombeen qui est intercepté pour interférence au gardien. Les Blues font un excellent travail pour tuer cette pénalité et Halák n’est pas particulièrement mis à l’épreuve pendant ces 2 minutes. Peu de temps après, ce sont les Blues qui obtiennent une supériorité numérique un peu discutable alors que Cammalleri est accusé d’avoir fait trébucher un Colaiacovo qui s’est plutôt enfargé dans ses patins presque juste devant nous. Beaucoup de pression des Blues pendant cet avantage numérique, mais Price ferme la porte et réalise de beaux arrêts. 

Fort de ce momentum le Canadien se fait plus insistant lorsque les équipes se retrouvent à forces égales. La défensive des Blues fait de l’excellent boulot et Halák sans et avoir à être miraculeux est là pour garder le fort. Les joueurs des Blues arrivent à créer quelques revirements, mais encore une fois, Price est intraitable, il s'impose notamment devant Chris Stewart et vole un but presque certain à Andy McDonald. Il fait de l'excellent boulot pour garder les siens dans le match.

Pendant les pauses publicitaires Halák a toujours la même routine, il boit puis s'installe tel qu'on le voit sur cette photo.

Le groupe de partisans du Canadien derrière nous est bruyant et ne manque pas de scander des «Carey-Carey-Carey» à chaque fois que celui-ci effectue un arrêt. Le jeune PK Subban est aussi très populaire parmi les partisans de Montréal et c'est «PK-PK-PK» qu'on entend chaque fois que celui-ci touche la rondelle. Des comportements de partisans d'équipe adverse qui ne seraient définitivement pas tolérés au Centre Bell. Mais les partisans de Saint-Louis semblent être des gens pacifiques et tolérants.


Bernie Federko est juste devant moi.
La partie continue et soudain je sens de la confusion du côté des Blues, la défensive est décousue. Polak s’avance vers la zone offensive alors que les Blues n’ont pas le contrôle de la rondelle sans qu’aucun joueur offensif ne compense et bien sûr l'offensive du Canadien sait profiter de l’opportunité. Laissé sans surveillance dans l’enclave à droite du but, Jeff Halpern trouve le fond du filet sur une belle passe rapide d'Alexandre Picard. Le Canadien est le premier à s’inscrire au pointage alors qu’il reste un peu plus de 7 minutes à jouer en première période. 

Zut. Ce n’était pas le scénario prévu. Mais pas de panique, il reste encore plusieurs minutes de hockey à jouer. 

Le coach Payne donne les instructions à ses joueurs.
C'est bien sûr l'euphorie du côté de mes voisins vêtus de rouge. Le momentum est encore du côté de Montréal dans les secondes suivant ce but, mais l'équipe de St-Louis se reprend vite en mains et resserre le jeu. Une grosse partie des minutes restantes de la période se passent néanmoins dans la zone des Blues, ce qui est préférable pour ma vision du jeu, mais moins pour ta tension artérielle. Avec 3 minutes à faire dans la période, les Blues semblent trouver un second souffle et mettent plus de pression sur l'adversaire.

Sur une mise en jeu qui semblait à première vue inoffensive, tout se passe très rapidement, Pouliot et Gionta cafouillent et un puissant tir de David Backes décoché sur une passe parfaite d'Andy McDonald trompe la vigilance de Carey Price. 1-1. La sirène du Scottrade Center résonne, la foule se lève. Quelle joie ! C'est un nouveau match ! 


1 minute à faire en première période. Rien à signaler dans cette dernière minute de jeu, les deux équipes retraiteront au vestiaire avec un compte égal, 1 partout.


La mascotte Louie se charge d'animer la foule.
Pendant la pause, je reste vissé sur mon siège. Des jeux se déroulent sur la glace mais bien honnêtement, je n'y porte pas vraiment attention. Je revis la première période dans ma tête et je repense à tout ce que j'ai pu remarquer sur la glace. 


Lors d'un récent clavardage en direct avec Ian Cole, quelqu'un lui demandait si les joueurs entendent ce que les gens crient dans l'assistance et celui-ci précisait qu'ils entendent l'ambiance générale, mais rarement les mots en particulier, encore moins les phrases. Et bien force est de constater que ça se passe dans les deux sens ; c'est la même chose de l'autre côté de la baie vitrée. On n'entend pas du tout ce qui se dit entre les joueurs sur la glace ou sur le banc, par contre on sent très bien l'intensité.

J'adore l'emplacement de mes sièges, cette proximité du jeu permet vraiment de vivre cette intensité, la rapidité, le feeling de la game. Et c'est VRAIMENT rapide ! C'est fou ! 


J'adore mon équipe ! Le trio McDonald-Backes-D'Agostini est vraiment dominant ce soir, une belle chimie semble s'être installée entre ces 3 joueurs. Andy McDonald est partout sur la patinoire, quelle fougue, quelle vision du jeu ! Je mentionnais plus tôt à quel point je le trouvais petit en comparaison de ses coéquipiers, mais vraiment sa rapidité est impressionnante ! Il a le donc par son jeu de mettre ses compagnons de trio en valeur. Quant à David Backes, Darren Pang utilise souvent les qualificatifs «big», «huge» et autres synonymes lorsqu'il réfère à lui. En effet, le gabarit de ce dernier est vraiment imposant, je n'avais jamais remarqué à quel point à la télévision. Il a les moyens de se créer de l'espace sur la patinoire et il n'hésite pas à s'en servir. De plus, il a une telle concentration dans son regard dès qu'il embarque sur la patinoire ! Et Matt D'Agostini, il n'est pas sur le premier trio en touriste, il y tire très bien son épingle du jeu. Il est rapide, précis, très concentré et particulièrement déterminé ce soir. Il joue bien, tant offensivement que défensivement et il démontre une belle confiance


Un autre qui a attiré mon attention au cours de cette première période, c'est Chris Stewart. Je le connaissais déjà un peu avant qu'il arrive à St-Louis puisqu'il était dans mon équipe du «pool Cyberpresse» avant sa blessure et que je ne l'avais pas choisi par hasard, mais maintenant, j'ai vraiment la chance de l'observer sur une base régulière et il ne cesse de m'impressionner. Ce soir, de le voir en «vrai» à quelques pieds de la glace... ça confirme mes impressions. Il est intense, il a du feu dans le regard quand il joue. Il communique beaucoup avec ses coéquipiers sur le banc et pendant les pauses publicitaires. Il est extrêmement habile pour un gars de son gabarit, il a un excellent contrôle de la rondelle et énormément de talent.  Je ne veux rien enlever à Erik Johnson, il connaîtra sans doute une belle carrière, mais je n'en reviens toujours pas que le DG du Colorado ait signé cet échange qui à mon avis est de loin à l'avantage des Blues. Malheureusement, je dois dire que le 2e trio est un peu au ralenti ce soir, en effet, le duo que Stewart forme avec Berglund est complété par TJ Hensick qui ne semble pas arriver à trouver ses marques dans la NHL. Ce joueur est une énigme pour moi... ses statistiques avec les Rivermen sont impressionnantes, mais il est incapable de transposer ce talent ou cette confiance au niveau de la NHL. Il semble dépassé par l'intensité du jeu et ça nuit à la productivité de son trio.


Mais LE joueur qui vraiment par dessus tout m'épate jusqu'à maintenant ce soir, c'est Alex Pietrangelo. Ça se résume en un mot... WOW ! Il est hallucinant à regarder aller. Quelle maturité dans son regard ! On a l'impression qu'il scanne la glace, il a une vision du jeu incroyable. Il voit tout, il est partout, il communique avec ses coéquipiers, il prend les bonnes décisions. J'ai presque l'impression de voir jouer un vétéran et le jeune vient à peine d'avoir 21 ans. On le voit à la télé qu'il est bon... mais là, j'ai l'impression de voir une coche de plus. Ce gars-là dégage vraiment quelque chose de spécial.


En plus des jeux sur la patinoire, il y a de l'animation pendant toute la durée de la pause. Un spectateur doit deviner les réponses à trois questions posées à David Backes qui apparaissent sur le «jumbotron», ils s'amusent à trouver des spectateurs qui ressemblent à des personnalités ou des personnages de films et affichent le résultat de leurs recherchent qui est souvent hilarant. Bref, l'intermission s'écoule très rapidement.

Pause entre la 1re et la 2e période.

Le Canadien remporte la première mise au jeu de la deuxième période et la première minute se déroule principalement dans la zone défensive des Blues, mais ceux-ci relancent ensuite l'attaque. Alors que le Canadien tente de dégager son territoire, Matt D'Agostini prend Benoit Pouliot en défaut, il lui retire le disque et le refile à Andy McDonald qui s'échappe et déjoue Carey Price d'un tir précis du revers du côté du bâton. Un but rapide qui donne l'avance aux Blues 2-1 dans la 2e minute de jeu de la 2e période. La sirène résonne, c'est la joie au Scottrade Center et je ne porte personnellement plus à terre !!! On ne s'attendait pas à un revirement aussi rapide. Ce but donne des ailes aux Blues. On sent que leur confiance vient de décupler, ils jouent avec plus d'assurance surtout en défensive et les options se font plus rares pour le Canadien. Par le fait même, mes voisins, fans du tricolore, se font tout à coup beaucoup plus discrets.

James Wisniewski, Patrik Berglund, Jeff Halpern.
Matt D'Agostini, Andy McDonald, Jeff Halpern.
Sans qu'on l'ait vraiment vu venir, une bagarre éclate entre Ryan Reaves et Paul Mara devant le banc du Canadien. Nous sommes aux premières loges, mais je ne saurais dire qui ou quoi a initié les hostilités. Les arbitres interviennent rapidement si bien que ni l'un ni l'autre des pugilistes ne sort vraiment vainqueur, mais le spectacle semble avoir plu à une majorité de spectateurs. Si cette bagarre se voulait un effort de Mara pour relancer son équipe, ça ne semble pas avoir fonctionné, le 2e but des Blues semble avoir jeté une douche d'eau froide sur la troupe de Jacques Martin et ils semblent avoir du mal à se réorganiser.

Alex Pietrangelo ira rejoindre Ryan Reaves au banc des pénalités quelques minutes plus tard, offrant au Canadien son deuxième avantage numérique du match et une opportunité d'égaliser la marque. Mais les Blues protègent leur avance. Gionta obtient une belle chance de déjouer Halák mais celui-ci ferme la porte. 

Reprise du jeu après un arrêt pour les pauses publicitaires.
Durant les pauses publicitaires, les joueurs se regroupent au banc. Ils discutent entre eux, parfois les instructeurs en profitent pour leur donner quelques instructions, les partenaires de trio semblent discuter de quelques stratégies, mais tout le monde parle pas mal à tout le monde. Il ne semble pas y avoir de clique au sein de ce groupe. Halák a toutefois sa routine bien à lui. Il retourne au banc, boit quelques gorgées dans sa bouteille, se retire un peu à l'écart et regarde droit devant lui, presque comme s'il était en méditation avant de retourner devant son filet quand on lui en donne  le feu vert.

TJ Oshie.
Soudain, une rondelle passe par dessus la baie vitrée et atterri sur mon genou gauche mais, j'ai l'appareil photo dans les mains et avant que j'aie le temps de réagir et de l'attraper, elle rebondit et se retrouve par terre vis-à-vis mon deuxième voisin de gauche qui s'empresse de la ramasser et de la refiler à sa copine pour qu'elle la mette dans sa sacoche. C'est passé vraiment bien près que je puisse ramener un beau souvenir à Québec... Je dois admettre que je suis pas mal déçu...

Ce n'est que tard en 2e période que les partisans des Blues ont la chance d'exécuter la «danse du power play» gracieuseté de Benoît Pouliot, mais les unités spéciales de St-Louis ne parviennent pas à générer quoi que ce soit.


Peu de temps après le retour à forces égales, Brian Gionta ne semble pas apprécier une mise en échec légale distribuée par David Backes et il lui assène un coup dans le dos qui projette le visage de Backes sur la rampe devant le banc des Blues. Backes semble blessé sur le coup car il retraite au vestiaire très rapidement. Pas très joli comme coup de la part du capitaine du Canadien. C'est un joueur que j'aime bien mais cette fois il a commis un geste un peu irresponsable et gratuit qui aurait pu blesser le joueur des Blues sérieusement. Un geste de pure frustration, indigne de la lettre qu'il porte sur son chandail. Gionta est envoyé au cachot 2 minutes pour rudesse. À mon avis, un 4 minutes aurait été plus approprié, mais Backes est parti tellement vite au vestiaire qu'on ne saura jamais s'il saignait ou non. 

Encore une fois, les unités spéciales des Blues n'arrivent pas à profiter de la situation pour générer une réelle chance de consolider leur avance. Desharnais obtient même une belle chance de marquer un but en désavantage numérique mais il est frustré par Halák qui réalise l'arrêt.

David Backes, Thomas Plekanec, Chris Porter.
Mise au jeu en territoire du Canadien. L'homme devant, à l'extrême gauche est celui à remarquer, il jouera un rôle dans ma soirée plus tard.
David Backes est de retour au jeu peu de temps après la fin de la pénalité à Gionta. Heureusement, plus de peur que de mal.

Leur succès à écouler les deux dernières pénalités rapprochées semble redonner un peu de vigueur à l'offensive du Canadien qui génère un peu d'attaque en cette fin de période et Halák doit réaliser un bel arrêt aux dépends de Kostitsyn pour protéger la fragile avance de 1 but des Blues.

Les comptes de Gionta avec Backes ne semblent pas encore réglés car celui-ci lui assène à nouveau une mise en échec, légale cette fois.

La deuxième période se termine. Les Blues mènent 2-1. Une mince avance de 1 but. Les Blues ont vraiment bien joué, ils sont concentrés, déterminés. On sait qu'il ne faut rien prendre pour acquis, on a quand même vécu plusieurs matchs cette saison où ils ont laissé filer une avance, mais j'ai un bon feeling. Après tout, le Canadien n'a jamais gagné aucun de leur match auquel j'ai assisté dans ma vie...et on remonte tout même à l'époque du Forum en plus du Centre Bell... il ne me feront quand même pas le coup de commencer ça aujourd'hui !


Encore des jeux sur la patinoire pendant l'intermission, encore une fois, je ne porte pas vraiment attention trop occupé à revivre cette deuxième période.


Je dois dire que hormis Hensick pour qui c'est plus laborieux, nos joueurs de Peoria s'en sortent plutôt bien. Chris Porter est celui qui se démarque le plus à mon avis du côté des attaquants. Sa contribution ne paraît peut-être pas beaucoup sur la feuille de pointage, mais c'est un guerrier et il gagne la plupart de ses batailles le long des bandes. On voit qu'il est vraiment motivé à se tailler un place dans la NHL. Il est aujourd'hui jumelé à BJ Crombeen et TJ Oshie sur le 3e trio. Parlant de Oshie, on s'arrête souvent à sa «baby face» mais, je vous jure qu'il a la carrure d'un homme et il n'hésite pas à se mesurer à qui que ce soit quand vient le temps de prendre possession de la rondelle !


Notre jeune défensive se débrouille très bien. Quand on y pense... 2 joueurs de Peoria, 2 joueurs à leur première saison NHL et 2 «vétérans» de 24 et 28 ans composent notre brigade ce soir.

C'est sûr que je suis déçu de ne pas voir jouer les blessés : Steen, Jackman, Sobotka et très principalement David Perron. Ça me déçoit vraiment de ne pas voir jouer Perron ce soir. Il était de ceux que j'avais le plus hâte de voir lorsque j'ai acheté mes billets pour venir voir jouer les Blues à St-Louis. Son style de jeu est déjà agréable à regarder à la télévision, pouvoir y ajouter l'élément de proximité de la glace, la vitesse, les expressions faciales, le regard, l'interaction au banc...  C'est certain que les circonstances et la nature de sa blessure ajoutent à la frustration liée à son absence. Sans doute est-il présent pour assister au match de ce soir mais je n'ai pas pu identifier visuellement l'emplacement des loges de l'équipe. 


Il y a aussi Brewer, Boyes, Johnson, McClement et Winchester que je m'attendais à voir au moment de l'achat de mes billets, mais ça, ce sont des échanges... ça fait partie de la game. Certains dirons que les blessures aussi, mais là, je suis plus ou moins d'accord. Surtout pas des blessures sérieuses comme celle de Perron. Mis à part Brewer qui me dérange un peu plus, disons que Stewart et Shattenkirk sont une belle consolation pour les absents échangés.

Mon attention est soudain attirée par l'animatrice de foule qui interview quelqu'un dans l'assistance. Il s'agit d'un ancien joueur des Blues : Noel Picard. 

Noel Picard, défenseur des Blues de 1967 à 1972
Picard, natif de Montréal a non seulement porté les couleurs des Blues pendant 6 saisons (de 67-68 à 72-73), il a aussi joué 16 matchs dans l'uniforme du Canadien (64-65). Il a d'ailleurs une bague de la Coupe Stanley des Canadiens qui avaient justement remporté le grand Trophée cette saison-là.

Deux faits particulièrement marquants entourent le passage de Noel Picard dans la Ligue Nationale. D'abord, il s’est fait énormément remarquer pour avoir «couché» Gordie Howe, grande vedette des Red Wings de Détroit lors d'un combat pendant la saison 1964-65. Mais aussi et surtout, c'est lui qui, dans l'uniforme des Blues, lors de la finale de la Coupe Stanley de 1970 contre les Bruins de Boston a fait trébucher Bobby Orr qui marquait le but gagnant ce qui avait projeté Orr dans les airs, image qui avait été captée sur caméra et avait résulté en l'une des photos de hockey les plus célèbres de tous les temps. Noel Picard apparait sur cette fameuse photo. 


Une autre anecdote assez comique à propos de Noel Picard est survenue lors de la saison 1967-68. Au cours d'un match contre les Bruins de Boston, Picard rentre au banc exténué, reprenant ses forces, il réalise alors qu'il est au banc des Bruins et non celui des Blues et que tout le monde sur le banc est en train de rire de lui. Comme si l'humiliation n'était pas déjà suffisante... en essayant de sauter sur la glace pour rejoindre le banc de son équipe, il fut prit en défaut par les officiels et les Blues se virent attribuer une pénalité pour avoir eu trop d'hommes sur la glace.

Noel Picard était parmi les favoris de la foule lorsqu'il a joué pour les Blues. Il était reconnu tant par ses coéquipiers que par ses adversaires comme un des hommes forts les plus redoutés de la NHL, mais il savait aussi jouer au hockey.

Sa carrière s'est malheureusement terminée prématurément alors qu'il n'a jamais pu se remettre complètement d'une très sérieuse blessure au pied subie lors d'un accident d'équitation en novembre 1971. Son jeu n'a plus jamais été le même par la suite et il s'est vu contraint de prendre sa retraite au terme de la saison 1973-74.

Noel Picard est aujourd'hui âgé de 72 ans et il vit dans la région de Montréal. Il relate entre autres choses ses souvenirs de l'époque où il jouait pour les Blues et devient très émotif lorsqu'il remercie les fans de St-Louis.

Vous pouvez visionner l'entrevue de Picard au lien suivant : Picard Gets Emotional (durée 4:13). 

Jaroslav Halák, Brian Gionta, Chris Stewart.
Montréal semble avoir un petit regain pour débuter la troisième période. Ils remportent la première mise au jeu et les premières minutes se déroulent principalement dans la zone des Blues. Halák doit entre autre se démarquer sur un tir de Tomas Plekanec. Rien ne fonctionne du côté de l'attaque des Blues en cette première moitié de 3e. Carey Price n'est vraiment pas très occupé, le peu de tirs décoché par les Blues ayant tout simplement raté la cible pour la grande majorité. On sent d'ailleurs une petite frustration au banc des Blues. Patrik Berglund qui a manqué une excellente opportunité en décochant un tir complètement raté rentre au banc en vociférant contre lui-même. Heureusement, la défensive, elle, se débrouille bien.


Nous sommes presque à mi-chemin de la 3e. Le style très physique de Backes ne fait vraisemblablement pas l'unanimité chez les joueurs du Canadien. Au tour de Tomas Plekanec de démontrer des signes d'impatience à son égard. Une altercation entre les deux a lieu un peu à l'écart du jeu, juste devant nous. Je n'ai pas vu ce qui l'a provoquée, mais Plekanec semble vraiment contrarié. L'altercation se terminera par une mêlée autour du filet de Halák lors de l'arrêt du jeu. Le grand Hal Gill vient à la défense de son coéquipier et tout ce beau monde doit être séparé par les officiels. Ça n'ira pas plus loin mais Backes et Plekanec obtiennent chacun une pénalité, les 2 prochaines minutes seront disputées à 4 contre 4.

La tension monte entre David Backes, Hal Gill et Thomas Plekanec.
Patrik Berglund, Andy McDonald, Kevin Shattenkirk, Ian Cole et Alex Pietrangelo (Porter attention au reflet du logo du chandail du Canadien de l'un de mes voisins dans la baie vitrée.)
Le Canadien continue à être l'équipe qui met le plus de pression pendant les pénalités. Je dirais que les Blues l'ont échappé belle quand Michael Cammalleri qui était très bien placé fracasse son bâton en tentant de décocher un boulet de canon en direction de Halák. Le bris du bâton converti le boulet en tir mineur que Halák n'a aucun mal à contrôler. 


Ce n'est pas une période de très grand hockey, d'un côté comme de l'autre, les jeux offensifs sont souvent un peu brouillons et incomplets. Les Blues ont joué jusqu'en prolongation hier soir, la fatigue commence t-elle à se faire sentir ? Il faudra patienter jusque assez tard en 3e période pour qu'ils aient enfin une réelle opportunité de marquer, mais une fois de plus, Carey Price tient tête à Andy McDonald. 


Les minutes s'écoulent, la mince avance des Blues tient le coup. Moins de cinq minutes à faire dans le match. Les chiffres au chronomètre diminuent... mais il en va tout autrement pour mon indice de stress. Un but du Canadien tard en 3e période pourrait complètement transformer l'allure de ce match.

De mon siège, j'ai aussi une très belle vue sur l'extrémité du banc des Canadiens et depuis le début de la 3e période, j'y vois toujours le même joueur : Benoit Pouliot. Je ne crois pas que ce dernier ait joué de toute la période. Celui qui remplaçait Max Pacioretti sur le trio de Gionta ne semble pas avoir comblé les attentes de son entraîneur ce soir.


Avec environ 3 minutes à faire, le Canadien accentue la pression et Halák doit réaliser un très bel arrêt aux dépends de Brian Gionta alors qu'il y a beaucoup de circulation devant lui, les défenseurs sont alertes sur le rebond et les Blues peuvent continuer à surfer sur leur avance.

Jaroslav Halák.
Et c'est encore une fois sur une séquence qui semblait à première vue banale qu'Andy McDonald (encore lui!) prendra PK Subban en défaut pour créer un revirement et une échappée à 2 contre 1 vers le filet adverse en compagnie de Matt D'Agostini. La passe de McDonald est habilement dirigée dans le fond du filet par le numéro 36. Price n'y pouvait vraiment rien là-dessus.

La sirène résonne pour la 3e fois dans le Scottrade Center !! Quelle joie !! La foule célèbre. Je jubile ! Je suis donc bien content pour D'Agostini qui connaît une excellente saison à St-Louis cette année ! Les blessures à plusieurs joueurs clés cette année lui ont donné l'opportunité de faire ses preuves et il a relevé le défi haut la main. Lui aussi semble très content et est tout sourire à  son retour au banc. J'apprendrai plus tard qu'il est demeuré ami avec Carey Price après son départ de Montréal et qu'il lui avait envoyé un texto dans la journée lui mentionnant qu'il arriverait à le déjouer au cours du match de ce soir. Il a donc tenu parole !

1:30 à faire et on a ENFIN ce précieux coussin de 2 buts qui me permettra de recommencer à respirer un peu. Le jeu reprend et plusieurs partisans des Blues demeurent debout et continuent d'applaudir leur équipe.
Je n'ai pas vu ce qui s'est passé, mais David Backes écope d'une pénalité avec une trentaine de secondes à jouer dans le match. Jacques Martin en profite pour demander son temps d'arrêt et les Canadiens tenteront le tout pour le tout pour réduire l'écart en retirant Carey Price au profit d'un 6e attaquant. Du côté des Blues sans dire qu'ils surfent sur un excès de confiance, la pression semble avoir baissé considérablement. Même qu'Halák se permet de déroger à sa routine pendant la pause et échange avec ses coéquipiers au banc.


La stratégie à 6 contre 4 ne durera toutefois que le temps d'une mise au jeu car les joueurs du Canadien cafouillent et Patrik Berglund a un minimum d'effort à faire pour refiler la rondelle à TJ Oshie qui prend son temps en échappée avec Berglund pour se diriger vers le filet où il marquera facilement le 4e but de son équipe. Une belle collaboration entre les 2 coéquipiers. Cette fois le match nous appartient et avec ce 4e but, notre billet de match se transforme du même coup en coupon valide pour un Big Mac gratuit pour les 24 prochaines heures. Les fans de l'équipe locale, moi inclus, ne se rassoiront jamais et applaudiront et acclameront leur équipe jusqu'à la fin du chrono qui mettra fin à une séquence de 5 victoires consécutives du Canadien.

Blues Win !
Ces dernières secondes sont une formalité et c'est la victoire des Blues !!!!! J'applaudis mon équipe à tout rompre !! Yes ! On a gagné ! Je suis bien conscient que tout ça ne veut en fait pas dire grand chose et qu'un match ne prouve rien... mais je suis quand même vraiment content que mon équipe ait gagné. Content pour Halák et pour D'Agostini. Certains diront que le Canadien n'a pas joué à la hauteur de son talent ce soir et je ne chercherai pas à les contredire. Je ne les ai pas suivi cette année, je ne peux donc pas me prononcer là-dessus. Ce que je peux dire par contre c'est que notre équipe et tout particulièrement notre défensive a très bien joué ce soir et qu'elle n'a pas donné beaucoup de belles opportunités à l'équipe adverse.

Le personnel des Blues ramasse leurs effets au banc pendant que les joueurs célèbrent sur la patinoire. C'est là que le responsable des rondelles, l'homme que je vous indiquais de remarquer sur une photo précédemment me fait signe qu'il se prépare à me lancer une rondelle. Il la lance en ma direction mais mon très grand troisième voisin de droite s'étire le bras et subtilise la rondelle avant qu'elle ne m'atteigne et il la glisse très rapidement dans la poche de son manteau. Mon gentil monsieur au banc des Blues lui lance un regard de très évidente désapprobation et me pointe du doigt indiquant très clairement que c'est à moi qu'il souhaite donner une rondelle. Prise 2. Cette fois, la rondelle atterrit bien dans mes mains. Je manifeste bien entendu, avec mon plus beau sourire, mes plus que sincères remerciements à l'homme en question. Pourquoi moi me demanderez-vous... Je présume qu'il a été témoin plus tôt dans le match quand une rondelle a atterri sur mon genou avant de terminer sa course chez mon 2e voisin et qu'il a compris à quel point j'avais été déçu de ne pas arriver à mettre le grappin dessus. Ou, ma deuxième hypothèse : je suis sans contredit LA personne ayant le plus encouragé les Blues de tout le Scottrade Center ce soir. Vraiment, aucun doute. Il en a peut-être eu connaissance et a voulu me récompenser. Qui sait ? Ce que je sais en tout cas, c'est que je jubile de cette victoire et que cette rondelle est la cerise sur le sundae ! Wow ! Une rondelle de match officielle, qui aurait pu être utilisée pendant le match de ce soir, ce n'est pas rien quand même ! En ce moment précis, j'ai l'impression d'être la personne la plus chanceuse du monde !
 
Ma rondelle de match, la vraie.
Le salut à la foule des joueurs des Blues - VICTOIRE !  ©P.G.
Les joueurs rentrent au banc après la victoire.
Avec tout ça, j'ai quand même un peu manqué le traditionnel salut à la foule des joueurs qui se déroulait en même temps... j'espère que j'aurai l'occasion de me reprendre samedi.

Les trois étoiles du match : 3-Matt D'Agostini, 2- Andy McDonald et 1- Jaroslav Halák. Bien honnêtement, j'aurais donné la première à McDonald et c'est sans doute ce qui se serait produit si l'adversaire en avait été un autre que le Canadien, mais qu'importe ! Les trois joueurs des Blues sautent tour à tour sur la patinoire et sont applaudis chaleureusement par la foule qui célèbre la victoire de son équipe. L'annonceur maison nous remercie d'avoir assisté au match et nous invite à être prudents sur le chemin du retour. Cette belle soirée au Scottrade Center est déjà finie... Ça a passé tellement vite ! Je me sens un peu comme le personnage des publicités des galas «Juste pour rire» désemparé lorsque les galas se terminent.
 
Matt D'Agostini, 3e étoile lance des objets que je n'ai pas pu identifier aux spectateurs.
Jaroslav Halák, 1re étoile.
Louie
J'ai vu quelquefois sur FoxSports Midwest que Bernie Federko recevait des joueurs en entrevue post match au banc des Blues, je reste donc à ma place quelques minutes en espérant que ça se produira ce soir, mais non... Bernie Federko a d'ailleurs été plutôt tranquille aujourd'hui et il n'a pas vraiment n'interagît avec l'équipe ou le personnel d'instructeurs pendant le match. Manque d'expérience sans doute... je suis loin de me douter que des entrevues se déroulent plutôt dans le corridor menant au vestiaire à une dizaine de mètres de moi tout au plus. Je l'apprendrai malheureusement plus tard... trop tard. J'ai sans doute manqué une belle opportunité de faire autographier mon chandail par Halák lui-même. (De grâce, pas de commentaire là-dessus... je m'auto-flagelle déjà assez comme ça quand j'y repense !) 

Il faut dire que j'ai zéro expérience dans le domaine de la chasse d'autographe... S'il existe un bouquin «Groupie pour les nuls» ou «Chasseur d'autographes 101», je devrais peut-être les lire. Ce n'est pas vraiment dans ma nature moi qui suis une personne plutôt réservée, surtout quand il s'agit de troubler la quiétude des gens. Mais tel qu'indiqué plus tôt, je n'ai appris que plus tard cette opportunité d'autographe manquée, c'est donc un «individu»(!) parfaitement heureux et comblé qui quitte le Scottrade Center. Cette soirée était vraiment proche du scénario parfait !

Nos affiches de Halák ont tenu le coup jusqu'à maintenant. C'est bon signe. Avant de sortir de l'amphithéâtre, je fais un arrêt à la boutique «True Blues» pour m'acheter un foulard aux couleurs de mon équipe, mon voisin de droite ayant complètement aspergé le mien de bière pendant le match. Si la température demeure aussi fraîche qu'aujourd'hui à St-Louis pour le reste de notre séjour, j'aurai besoin d'un foulard et je ne veux pas sentir la «robine».


Une atmosphère de fête règne autour du Scottrade Center, la circulation est dense. Tout le monde rentre calmement au bercail. Les fans des Blues ont le sourire aux lèvres, ceux des Habs la mine plus basse, mais tout se passe dans le calme et je ne suis témoin d'aucune altercation entre les partisans des deux équipes. Tel que mentionné plus tôt, les fans des Blues semblent être des gens très pacifiques. C'est assez bruyant, il y a un groupe qui joue de la musique dans la rue.

Je n'ai pas soupé, j'ai faim. La victoire creuse l'appétit ! Nous envisageons d'aller réclamer notre big mac gratuit, mais il ne semble pas y avoir de McDonald's dans un rayon rapproché du Scottrade Center. Même le personnel assigné à la circulation autour de l'amphithéâtre n'est pas en mesure de nous indiquer où se trouve la franchise la plus proche. C'est donc plutôt au Hard Rock Cafe situé à l'intérieur de la Union Station que nous terminerons la soirée. C'est d'ailleurs un lieu de rassemblement pour plusieurs des spectateurs qui étaient au Scottrade Center ce soir.


SUITE à venir dans un deuxième billet !

15 commentaires:

  1. Wow Individu,
    Que tu écris bien. Je viens de revivre le match au complet. Quelle chance tu as eu d'être présent à ce match. Nous, on était sur CIL, et on criaient autant que toi.
    J'ai hâte de lire la suite.
    GiGi

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  2. Salut cher Individu, tout un travail et ça semble bien intéressant, je t'avoue ne pas pouvoir lire ça d'une traite mais j'y reviendrai. C'est vraiment super que tu aies pu prendre une photo de Jaro comme ça en tant que première étoile! On dirait presqu'il te regardait...

    Sûrement un voyage dont tu te souviendras toute ta vie. Tu fais bien de mentionner la tolérance des fans de St-Louis...

    À bientôt...et félicitations!

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  3. Beau résumé!! Honnêtement, je m'attendais à plus court que ça (et beaucoup) mais tu as axé le tout sur la partie en particulier et ça a été une belle occasion de revivre le match!! :)

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  4. C'est un super resume du match que tu as fais,comme Ghislaine j'ai revecu la soiree et seigneur que tu ecris bien lol!J'etais captivee comme quand je suis plongee dans un roman et que je suis incapable d'arreter!Tu as des souvenirs magnifiques et merci de m'avoir donne l'impression d'etre la moi aussi!Good job!Lena

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  5. @Ghislaine
    Merci pour ton commentaire. C'est gentil. Je vais prendre le temps de me remettre à jour avant de publier la suite, mais ça va venir ! Promis !

    @Mario
    Effectivement, je garde un excellent souvenir de ce voyage. J'ai beaucoup aimé St-Louis, j'y retournerai sûrement !

    Merci pour ton commentaire. Du moment que ça ne te prend pas plus de temps pour le lire que ça m'en a pris pour l'écrire ! LOL Déjà presque 3 mois que ça s'est passé ! :)

    @Patricia
    Merci pour ton commentaire. Ben là, je vous avais prévenu qu'il était long... sans quoi, j'aurais publié plus rapidement ! :)

    C'est drôle, je n'avais pas l'impression d'avoir axé sur la partie en particulier... mais tant mieux si ça vous a donné l'impression de revivre le match. :)

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  6. @Lena

    Merci beaucoup pour ton commentaire. Content que ça t'aie plu. Mon objectif était d'arriver à transmettre la passion que j'ai ressentie ce soir là. Tant mieux si j'y suis parvenu. :)

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  7. Oui Indi, j'essaie de prendre moins de 3 mois...je viens de passer 15 min et toujours pas rendu au chocolat chaud. lol
    Mais tu vas pouvoir garder ça dans tes archives et c'est très bien d'avoir mis autant de détails. Moi j'aime bien visiter les villes pour leur histoire aussi. Et s'il ventait, une chance que tu n'as pas eu à voir de tornades comme ces dernières semaines.
    Je ne vais plus trop sur le GC, alors pardonne si je ne commente pas chacune des parties là...
    J'imagine que je vais terminer d'ici une heure. ;)
    Bonne soirée.

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  8. @LOL Mario

    Cest exactement la même chose que tu as ici et en plus ici, tu as le bonus des 2 vidéos que je n'ai pas mis sur le GC.

    Tant qu'à moi c'est mieux ici puisqu'il est en un seul morceau alors que j'ai du le séparer en 5 chapitres sur le GC... mais dans le fond, ça donne le choix.

    Lâche pas mon Mario, à ce rythme là, tu vas quand même finir en bien moins de temps que ça m'a pris à l'écrire !!

    Et tu as bien raison pour les tornades... c'est épouvantable ce qu'ils ont vécu récemment dans la région de Joplin. Je n'aurais effectivement pas aimé être là.

    Bonne lecture et j'espère que tu vas apprécier.

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  9. La passion de ta présence à St-Louis, heureux de te confirmer qu'à la lecture de ton récit, elle m'a accompagnée tout au long. La pression aussi d'ailleurs. J'avais l'impression d'être dans tes bottes, ma foi.

    À la partie de hockey, tu ne sembles pas t'être apperçu que j'étais ton voisin arrière, tellement tu étais concentré. Moi, je suis sur que j'étais avec toi, à n'en point douter.

    Merveilleux récit qui en ajout de celui de Fanalyste, nous permet de visiter une belle ville où Jaro devrait être des plus heureux.

    Il ne manquera plus que l'ajout de Brad Richards le 1er juillet prochain pour pousser les Blues aux plus hauts sommets. Soyons fiers de supporter cette belle jeune Équipe des Blues

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  10. @Charles

    Ah ben ! Comme ça c'est toi le vilain qui a attrapé ma première rondelle !! LOL

    Merci pour ton commentaire Charles. Bien content que ça t'aie plu.

    Richards ou pas, j'ai bien confiance que notre DG va nous bâtir une équipe compétitive pour la saison 2011-12. Plus que 124 dodos ! :)

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  11. Aussi super ici que sur le GC Individu loll Ok j'ai pas tout relu juste vu les clips loll Cool hein?? ;-))) Merci encore pour tout ce beau travail incroyable ;-))

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  12. @BLUESFANMYR
    Merci chère Danielle pour cet autre commentaire ! :)

    Je tenais à laisser une petite exclusivité sur ce blogue qui me tient plus à coeur que mon compte du GC. Les vidéos sont donc ici seulement. :)

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  13. Envois moé l'adresse du forum de St-Louis à Mario!!!

    Je suis présentement à Natashquan et je ne sais pas comment aller vous rejoindre pour la victoire des Bruins :)...

    monik87@live.ca

    Papineau

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  14. Salut Papi - Je t'envoie ça dès que j'arrive à la maison. Je ne t'oublie pas, promis !!

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  15. Ayant enfin terminé mon billet (avec des mois de retard!), je me permet enfin de lire le tien. Ça m'a rappelé tellement de beaux souvenirs! Toutefois, ça m'a aussi rappelé comment la température était moche cette semaine-là.
    Au plaisir de te lire régulièrement!

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